12 mai 1900
Le soleil était maintenant haut sur l’horizon au dessus de Saint-Julien. Il était presque onze heures du matin. Le premier coup allait bientôt sonner au clocher de l’église quand Angélique Granzac entendit les tintements d’une autre cloche, lointaine celle-ci, dont elle n’aurait sûrement pas remarqué le son grêle si la fenêtre de la salle de classe n’avait pas été ouverte en ce beau matin de printemps.
Elle ne put s’empêcher de penser que trois jours plus tôt rien n’était venu de Montfort pour annoncer au monde la naissance de sa petit soeur Mélanie à Borde rousse, le métairie où elle habitait avec ses parents.