Le printemps bondissait depuis quelques jours déjà sur la forêt de Ramondens.
On était en mars 1817 et la Montagne Noire sortait avec des étirements de chat d’un long hiver et du temps maussade qui avait suivi, à la fin de février, la disparition des dernières plaques de neige qui couvraient les prairies vers Saissac. Désormais rien n’arrêterait le formidable élan de vie et de renouveau qui allait mener à l’été dans une marche triomphale.
Marthe Aubanel courait sur le chemin qui qui longe la Rigole de la montagne aussi vite que le lui permettaient ses jambes de douze ans.